lundi 9 avril 2012

La version crétoise du Code de la route

La Crète est une contrée montagneuse. Je le savais avant de louer une voiture, oui, mais j’imaginais, je ne sais pas, que les routes contournaient les sommets et non pas qu’elles les traversaient. 


Ce sont vraiment des routes panoramiques magnifiques: mais cette voie partagée ne me rassure pas. 

 
Je ne connaissais pas non plus les habitudes de conduite des Crétois qui sont, comment dirais-je, particulières?

En Crète, pour conduire, il faut savoir que :

Le panneau-stop ne signifie pas qu’il faut s’arrêter (quand un touriste comme moi fait ses stops, on le klaxonne). 
Les Crétois se stationnent n’importe où. Mais n’importe où.
La voie d’accotement sur l’autoroute est dans les faits une voie de dépassement, tout comme la voie dans le sens contraire (peu importe si les lignes sont pleines ou discontinues).
Il y a des tracteurs sur l’autoroute, conduits par des Grecs à moustache.
Il y a des enfants (10-12 ans) qui conduisent des scooters, avec pas de casque.
On peut changer trois fois de zones de vitesse en 150 m.
Les pancartes annonçant « danger », « courbe prononcée », « risques d’éboulements », « ! » sont très rares et apparaissent aléatoirement sur le chemin : en vérité, ces avertissements s’appliquent EN TOUT TEMPS.
Les dépassements s’effectuent dans les courbes.
Les dépassements s’effectuent dans les routes étroites.
Les dépassements s’effectuent dans les voies partagées sur le bord des falaises.
Parfois, les automobilistes sont gâtés par un garde-fou tout aussi aléatoire : ce luxe est parcimonieusement réparti sur les routes, mais serait apprécié dans certaines courbes prononcées à ras de falaise (où les dépassements s’effectuent).
Les Crétois embarquent leurs bébés sur leurs scooters, avec pas de casque.
Les rues transversales ont constamment l’air d’une entrée de cour.
Il y a des routes non asphaltées.
Il y a de l’érosion dans ces routes non asphaltées.
Il faut faire attention aux animaux errants qui se glissent sous nos roues. Et aux chèvres de montagne.
Les conducteurs de 4X4 peuvent nous dépasser sur l’autoroute, avec pas de casque.

Une chose est certaine : je n’ai plus peur de conduire à Montréal. 


 Les Crétois roulent en pick-up. 


 Notre aubergiste nous avait conseillé de nous rendre à la péninsule de Gramvousa pour se baigner dans le lagon bleu; la route pour se rendre était, selon ses dires, ''un peu rocailleuse''. Voilà la route en question:


 Et ce n'est que le début: on montait pendant 7 kms à ras de falaise comme ça. 

Gramvousa, c'est une histoire de fou: j'ai pris 1h30 pour parcourir les 7 kilomètres. La plupart des autres automobilistes se stationnaient sur le bord de la route et continuaient à pied: nous croisions sans cesse des voitures abandonnées. Notre petite automobile cahotait pas mal, je m'accrochais ferme au volant. À noter: la voiture était manuelle. Je l'avoue, j'ai eu très peur. Mais je ne voulais pas abandonner si près du but! Et quel but: quand nous sommes finalement arrivés au lagon (le stationnement est au sommet, puis une marche de 35 minutes mène au point d'eau), je n'ai pas regretté ma témérité:



L'ambiance là-bas était incroyable: entre touristes courageux, on se parlait de l'état de la route, on se félicitait d'avoir conduit jusque là, on se réjouissait de la chaleur et de la couleur de l'eau. À la descente, nous avons ramassé des Allemands qui faisaient du pouce. C'était l'homme qui conduisait et il avait eu trop peur pour continuer (pas moi héhéhéhéhéhéhéhéhé).

Une toune de pop grec a joué et rejoué à la radio cette journée-là: elle va rester longtemps associée pour moi à cet après-midi de ''tourisme d'aventure'':



1 commentaire:

  1. Kiev et Matthew,

    Merci à tous les deux pour ces belles impressions européennes.

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