Le jeudi 8 mars, nous avons assisté à une pièce du théâtre de Toone, sur la rue des bouchers au centre-ville de Bruxelles, un théâtre de marionnettes traditionnel, entreprise familiale, joué en "bruxellois'' depuis 1830.
Leur répertoire de pièces est très varié, allant des Trois mousquetaires à Dracula (toujours adapté au goût du théâtre, humoristique). Nous avons assisté à Guillaume Tell: le héros suisse parlait avec un gros accent de Bruxelles, à coup de ''une fois, deux fois'' (c'est la première fois qu'on entend cette expression, pourtant cliché du peuple belge).
Le théâtre est joint à un estaminet typique où les spectateurs peuvent prendre une bière en attendant le début du spectacle. À l'ouverture des portes, on monte des escaliers étroits et décorés d'affiches et de marionnettes pour atteindre la mansarde du bâtiment, où les spectacles se déroulent. Les sièges: des bancs de bois où sont disposés des coussins dépareillés. Au plafond est suspendu un échantillon de la collection de marionnettes de l'entreprise.
Le propriétaire, qui vend aussi les billets et qui donne sa voix à toute la distribution de personnages (même les femmes, qui parlent un peu comme Miss Piggy), sonne les trois coups de théâtre en frappant sur le décor pour avertir les marionnettistes du début du spectacle. Et voilà, l'expérience peut commencer.
Au début, nous étions assis trop près de la scène et nous voyions les marionnettistes manipuler les figurines, mais aussi parler entre eux et se faire des blagues: habitués de donner ce spectacle, ils semblaient un peu blasés. Nous avons reculé de quelques sièges pour ne plus voir que les personnages, et laisser la magie opérer.
La salle était bourrée d'Asiatiques qui ont dû très mal comprendre l'intrigue: même nous, francophones, devions nous concentrer pour bien saisir les répliques des personnages. Mais la pièce était surtout basée sur le comique de geste: tous se sont esclaffés. Les flèches à tête chercheuse de Guillaume Tell, les éclairs en papier d'aluminium qui déchaînent la mer par laquelle un berger tente de s'échapper...
En somme, une expérience on ne peut plus typique, et un théâtre qu'on conseille à tous les gens de passage à Bruxelles. Nous y retournerons.
Le propriétaire, marionnettiste, billetier, aussi barman à l'entracte.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire