Férié
pour Mardi gras (ah, ces Belges!). C'est Carnaval, en Belgique. Et
c'est à Binche qu'ont lieu les plus grandes festivités: la parade
des gilles.
Le carnaval de Binche.
C'était
quoi, au juste, être « gille » ? À ce que nous avons
compris, cela implique de se déguiser, de parader dans les rues,
d'animer trois jours durant une grande fête au centre-ville de
Binche en suivant une diète très stricte se composant exclusivement
d'huitres et de champagne (en vente libre aussi pour les touristes
dans des kiosques).
Une rue paisible de Binche, loin du centre.
Bien
que nous n'avons assisté qu'à une partie des festivités, nous
avons été servis en fait de curiosités et de chocs culturels. Déjà
à notre arrivée, les rues de la ville étaient jonchées de
confettis, de bouteilles de bière et de cornets de frites vides. Pas
de doute, la fête était déjà bien entamée.
Peu de temps après la parade, le long des rues.
C'est
à croire que toute la Belgique y était. Des milliers de personnes
attendaient patiemment (et patient, fallait l'être !) le long du
chemin qu'emprunterait la parade des personnages costumés. Pour
patienter, il y avait quand même de la bière à bon prix – une
fille endormie sur le pas d'une porte à trois heures de l'après-midi
? C'était carnaval, pour vrai. Les enfants dansaient dans les clubs,
ouverts en plein jour et crachant dans les petites rues moyenâgeuses
des airs de Lady Gaga. Lors de la parade, les pères portaient sur
leurs épaules leur fillette endormie.
Quand
les « gilles » ont finalement paru, la fête a vraiment
commencé. Le cortège était mené par les enfants, parés de divers
costumes. Dans l'assistance, personne n'a pu nous informer sur
l'origine exacte de cette orgie de couleurs, de banderoles et de
maquillage. On ne se posait pas la question, c'était comme ça,
c'est tout.
Derrière
eux, il y avait les plus grands. Plusieurs groupes d'hommes de la
ville, regroupés en « sociétés », ont passé l'année
entière à économiser pour ce grand moment. Parés de costumes
folkloriques, ils paradaient au son de l'orchestre qui poussait, sans
trêve, la même mélodie typiquement carnavalesque, au rythme de
laquelle les membres du cortège dansaient, faisant carillonner les
cloches de leur déguisement.
Cette photo définit à elle seule le concept de choc culturel.
Mais
le truc le plus important de la parade, et le plus « frappant »,
dans tous les sens du terme, c'étaient les oranges. Nous avions
auparavant remarqué que toutes les vitres des rues qui bordaient le
parcours de la parade étaient protégées par des grillages:
pourquoi donc? Les grands comme les petits « gilles »
étaient munis de paniers d'osier remplis d'oranges sanguines, fruits
qu'ils lançaient, souvent à l'aveuglette, sur la foule en délire.
Bras levés, les gens se battaient pour attraper les
agrumes-projectiles, quand ils ne les attrapaient pas avec la tête.
Ah ! C'est donc à ça que servent ces grillages ! Dans la foulée,
j'ai quand même vu des oranges atteindre les vitres du quatrième
étage, qui n'étaient pas protégées, et qui auraient bien pu voler
en éclat. Notons quand même la présence d'ambulanciers, figure
rassurante dans le brouhaha général. Je crois tout de même que
personne n'a été blessé. Mieux encore : nous avons rapporté de
quoi faire du jus.
Miam ! Et en plus elles sont bonnes (quand elles sont en un morceau) !
Petite précision, les costumes des jeunes ont aussi des significations d'abord c'est les Pierrots, puis les Arlequins... Enfin, je vous réfère à l'article wikipédia pour plus de détails ;)
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