mardi 21 février 2012

Le carnaval de Binche

Férié pour Mardi gras (ah, ces Belges!). C'est Carnaval, en Belgique. Et c'est à Binche qu'ont lieu les plus grandes festivités: la parade des gilles.


 Le carnaval de Binche.

C'était quoi, au juste, être « gille » ? À ce que nous avons compris, cela implique de se déguiser, de parader dans les rues, d'animer trois jours durant une grande fête au centre-ville de Binche en suivant une diète très stricte se composant exclusivement d'huitres et de champagne (en vente libre aussi pour les touristes dans des kiosques). 


 Une rue paisible de Binche, loin du centre.


Bien que nous n'avons assisté qu'à une partie des festivités, nous avons été servis en fait de curiosités et de chocs culturels. Déjà à notre arrivée, les rues de la ville étaient jonchées de confettis, de bouteilles de bière et de cornets de frites vides. Pas de doute, la fête était déjà bien entamée.


Peu de temps après la parade, le long des rues.


C'est à croire que toute la Belgique y était. Des milliers de personnes attendaient patiemment (et patient, fallait l'être !) le long du chemin qu'emprunterait la parade des personnages costumés. Pour patienter, il y avait quand même de la bière à bon prix – une fille endormie sur le pas d'une porte à trois heures de l'après-midi ? C'était carnaval, pour vrai. Les enfants dansaient dans les clubs, ouverts en plein jour et crachant dans les petites rues moyenâgeuses des airs de Lady Gaga. Lors de la parade, les pères portaient sur leurs épaules leur fillette endormie.

Quand les « gilles » ont finalement paru, la fête a vraiment commencé. Le cortège était mené par les enfants, parés de divers costumes. Dans l'assistance, personne n'a pu nous informer sur l'origine exacte de cette orgie de couleurs, de banderoles et de maquillage. On ne se posait pas la question, c'était comme ça, c'est tout.








Derrière eux, il y avait les plus grands. Plusieurs groupes d'hommes de la ville, regroupés en « sociétés », ont passé l'année entière à économiser pour ce grand moment. Parés de costumes folkloriques, ils paradaient au son de l'orchestre qui poussait, sans trêve, la même mélodie typiquement carnavalesque, au rythme de laquelle les membres du cortège dansaient, faisant carillonner les cloches de leur déguisement. 






 Cette photo définit à elle seule le concept de choc culturel.


Mais le truc le plus important de la parade, et le plus « frappant », dans tous les sens du terme, c'étaient les oranges. Nous avions auparavant remarqué que toutes les vitres des rues qui bordaient le parcours de la parade étaient protégées par des grillages: pourquoi donc? Les grands comme les petits « gilles » étaient munis de paniers d'osier remplis d'oranges sanguines, fruits qu'ils lançaient, souvent à l'aveuglette, sur la foule en délire. Bras levés, les gens se battaient pour attraper les agrumes-projectiles, quand ils ne les attrapaient pas avec la tête. Ah ! C'est donc à ça que servent ces grillages ! Dans la foulée, j'ai quand même vu des oranges atteindre les vitres du quatrième étage, qui n'étaient pas protégées, et qui auraient bien pu voler en éclat. Notons quand même la présence d'ambulanciers, figure rassurante dans le brouhaha général. Je crois tout de même que personne n'a été blessé. Mieux encore : nous avons rapporté de quoi faire du jus.


 Miam ! Et en plus elles sont bonnes (quand elles sont en un morceau) !

1 commentaire:

  1. Petite précision, les costumes des jeunes ont aussi des significations d'abord c'est les Pierrots, puis les Arlequins... Enfin, je vous réfère à l'article wikipédia pour plus de détails ;)

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